Femme et BPCO

Trop souvent considérée comme une maladie d'homme, la Broncho-Pneumopathie Chronique Obstructive n'épargne pas les femmes. Bien au contraire, 40 % des malades en France sont des femmes. Plus sensibles aux méfaits du tabac, elles souffriraient même d'une atteinte plus rapide de leur fonction respiratoire.

La BPCO concerne autant les hommes que les femmes mais reste sous-diagnostiquée chez les femmes fumeuses. En effet, la BPCO est considérée comme une maladie essentiellement masculine. "Dans l'esprit de beaucoup de médecins, la BPCO a l'image d'une maladie réservée aux hommes de plus de 50 ans, fumeurs. Pour les femmes ayant des symptômes équivalents, on pensera davantage à de l'asthme. Résultat : face à des symptômes identiques, 75 % des hommes seront diagnostiqués comme atteints d'une BPCO contre 50 % des femmes ".

Rappelons que la principale cause de BPCO est la fumée du tabac (notamment le tabagisme passif) et aujourd'hui, de nombreuses études tendent à montrer que les femmes sont plus sensibles que les hommes aux méfaits du tabac: leurs poumons sont plus fragiles face aux agressions et à consommation égale, il y aurait plus de dégât chez les femmes que chez les hommes.
En effet, les hommes auraient plus de troubles respiratoires, en revanche, à tabagisme égal, les symptômes bien connus des fumeurs, comme la toux, l'essoufflement ou la respiration sifflante seraient plus fréquents chez les femmes.
Il semble donc que le phénotype BPCO de la femme soit différent de celui de l’homme. Il serait caractérisé par une atteinte bronchique plus que par l’emphysème et un retentissement fonctionnel et sur la qualité de vie plus marquée. L’anxiété et la dépression semblent plus marquées avec un retentissement accru sur la qualité de vie.

Dans l’évaluation de la BPCO de la femme, il existe peu de données épidémiologique, il est important de mettre en place des études portant spécifiquement sur les différences Homme/Femme afin d’améliorer le diagnostic et la prise en charge de cette maladie.